Avertissement

 

aux fraudeurs

 

 

 

 

 

(Voir en arabe) 

 

 

 

         Qui a dit que le Coran ne parle que de chose du ciel, en se désintéressant des problèmes humains ? Sourate "El-Moutaffifyne", titre tiré du premier verset, que les uns traduisent par "les fraudeurs" et d'autres, comme J. Berque, par "les escamoteurs", apporte, entre autres, un démenti cinglant. La religion du ciel est également la religion de la terre.

        

         Cette sourate traite d'un aspect social, fondamental dans les relations humaines et commerciales, qu'on rencontre dans toutes les sociétés : la pratique de la fraude et de la corruption. Lorsque ce phénomène, à l'origine de beaucoup de maux sociaux, comme l'inflation et la pratique de l’usure au sens large, prend le dessus et se généralise, il devient mortel et paralysant. C'est la baraka qui s'en va !

 

         La sourate, d'inspiration mecquoise selon la plupart des exégètes, se base sur un cas concret, celui de la Mecque, cité commerciale dans laquelle la fraude était devenue monnaie courante et règle de base, pour stigmatiser cette pratique nuisible. Dieu avertit ceux qui s'y adonnent des pires châtiments et promettent à ceux qui s'abstiennent des récompenses.

 

        La sourate étant d'inspiration mecquoise, privilégie donc l'éducation morale, avant la répression dissuasive équivalente qui sera définie par la suite. Elle définit la fraude, en montrant l'origine du mal. C'est ce comportement qui est non seulement propre aux spécialistes de la fraude, mais aussi bien à tout un chacun de nous : du côté du consommateur qui ne veut avoir que la bonne marchandise et du vendeur qui veut en écouler avant toute la mauvaise. Elle ne vise pas que le vendeur. Elle défend donc les intérêts sur le même pied d'égalité des consommateurs et des vendeurs.

 

 

Structure : Un Constat et trois affirmations

 

         L'imam Qotb que Dieu lui accorde sa Miséricorde, distingue quatre parties qui composent cette sourate qui commence comme "El-Houmaza" par l'expression "Malheur…". Il s’agit en fait d’un constat, celui de l’avertissement adressé aux fraudeurs, suivis de trois affirmations appuyées successivement sur ce qui attend les fraudeurs, les bienfaiteurs, ainsi que sur une comparaison des deux clans le Jour Dernier où les derniers riront des premiers, contrairement dans la vie Ici-bas. 

 

         On relèvera, du reste, que cette structure est facilement repérable au plan linguistique. La sourate commence par un avertissement "Malheur" qui forme l'introduction, suivi par un développement contenant trois affirmations d'ordre prophétique. Les deux premières, en forme de symétrie, commencent par l'expression "Kella inna", (Oh non ! En vérité) et la troisième par "inna". Cela donne ainsi :

 

         1- Le constat qui consiste en un avertissement aux fraudeurs, commençant par l'expression "Malheur aux fraudeurs", en guise d'introduction qui avertit les fraudeurs, définit leur comportement en s'adressant à leur conscience pour qu’ils cessent leur pratique condamnable. (Versets 1-6)

 

         2- Les trois affirmations :

         - La première affirmation, commençant par l’expression d'opposition appuyée "Kella Inna", traitant de la sanction dans l'au-delà, qui attend les négateurs. Le texte parle de Sijjïn, un lieu en Enfer, réservé aux négateurs, sous-entendus ceux qui également s'adonnent à la fraude. (7-17)

 

         - La deuxième affirmation, commençant par "kella inna", traitant de la récompense aux hommes de bien. Le texte parle de Illyîn, un lieu élevé dans le Paradis, réservé aux gens pieux, sous-entendus ceux qui s'abstiennent de pratiquer la fraude. (18-28).

 

         - La troisième et dernière affirmation, commençant par "inna", en guise de conclusion, qui compare ces deux catégories de gens, après que chacune d'elle ait eu sa part de sanction ou de récompenses. (29-36)

 

         Il apparaît ainsi que de tels repères mettent en évidence la logique du texte coranique, en facilitant mieux sa compréhension et son apprentissage. Dieu seul sait.

 

En voici donc ses repères:

 

·         L’avertissement aux fraudeurs :

         -“Malheur aux fraudeurs!..” (01-06)

 

 

·          Syjjin : le livre des malfaiteurs

         -“Oh non. En vérité, le livre des malfaiteurs est dans Syjjin!..."(07-17) 

 

 

·          Illyin: le livre des bienfaiteurs

         -“Oh non ! En vérité, le livre des bienfaiteurs est dans Illyin!..."(18-28)

 

·         Comparaison : “Rira bien qui rira dans l’Au-delà”

-“En vérité, ceux qui avaient commis des crimes, riaient de ceux qui avaient cru..."(29-36)

 

         Nos vous invitons à découvrir la première partie jusqu'au verset 27 avec l'avertissement aux fraudeurs et le livre Syjjin qui leur est réservé dans l'Au-delà.

 

  Liens:

 

 

- Voir première partie: l'avertissement des fraudeurs et leur livre

 

 

 

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